C'est dans la fureur des tempêtes d'Accalmie qu'il était né, premier fils d'un homme puissant et d'une princesse aux yeux de saphir. S'il portait un nom prestigieux, dont les origines remontaient à loin, Daeron n'était pas un enfant dont la vie était facile. Son père voyait d'une façon bien spécifique l'éducation que devait recevoir un enfant, davantage encore quand ce dernier portait un tel nom tandis que sa mère, toute princesse qu'elle était, aurait préféré choyer son envie. Mais son mari, qui était fort et manipulateur, poussa son épouse à se montrer dure. Et c'est ainsi que le jeune garçon, débuta très tôt toutes les pires tâches qu'il pouvait effectuer. Sa région était spécialisée dans les élevages et bien naturellement, malgré son tempérament fier, l'acariâtre père du garçon envoya son fils travaillait chaque jour dans une ferme non loin de la cité. Tout du moins, c’était cela en apparence mais il relevait plus d’un camp militaire. Des enfants de la noblesse de l’Orage et autres, venus afin d’apprendre les rudiments de la vie, tout en travaillant dans une ferme liée à ce projet. Le but était de lui faire épouser la façon d'être de leur peuple, ainsi que leurs coutumes ; mais sa journée ne se terminait pas avec celle du fermier. Non, car le soir, il devait effectuer d'innombrables leçons afin d'apprendre l'histoire, la finance, le droit et tout un tas de domaines plus compliqués les uns que les autres. Son père ne voyait que du bon pour lui, il le voulait fier et fort, imposant. Il lui voulait un avenir, car leur région se devait d'être relevée. Et si lui n'y arrivait, peut-être que son fils, née d'une princesse, pourrait y arriver ? Car sa mère était la soeur cadette de la reine Viconia, il était donc bien considéré comme un membre de la famille royal. Un prince. Mais bien trop impulsif, il n'avait de prince que ce titre. À l'aube de ses quinze ans, alors qu'il travaillait toujours dans la même ferme, il fut surpris au lit avec le fils du fermier au lieu de travailler. Si cela semblait n'être qu'une vulgaire aventure de jeunesse, son père savait qu'il lui faudrait une riche femme et le fermier, lui-même voulait un mariage de hauteur pour son fils, autant qu'il pouvait l’avoir. Un accord commun fut signé entre les deux parents, un accord de confidentialité. Ce jour-là, Daeron se sentit comme une bête, dont on pouvait marchander chaque chose mais personne ne devait savoir, en dehors de cet ferme et au sein du camp, ce qu’il s’était passé. Il avait couché avec ce jeune homme qu’il côtoyait depuis l’enfance par envie, par pulsion. Il savait ce qu’il ressentait pour lui, le jeune prince ne connaissait pas l’amour qui n’était pour lui qu’un vulgaire sentiment. Il n’avait que quinze ans, mais il comprenait bien les choses. Son père cherchait dorénavant un parti, une femme qui saurait guider son fils. Un espoir, car Daeron n’était pas du genre à écouter une quelconque femme ; il était tout ce qu’il y avait de plus macho, malgré son jeune âge. Il ressentait davantage d’attirances pour les hommes, même s’il se contentait très bien des femmes et plus encore, il voulait les deux. On lui aurait laissé le choix, il aurait épousé un homme et une femme, juste pour le principe d’avoir cette liberté de choix. Un soir, ça aurait été l’homme et l’autre soir, la femme.

Mais lorsque sonnèrent ses dix-huit ans, le mariage fut célébré. Il n’eut pas le temps de voir le temps passé, dès lors qu’il avait arrêté de travailler dans cette ferme. À dix-sept, il avait cessé toute activité liée au camp et à la ferme, ayant par la même cessé de travailler pour le fermier dès que ce qui était qualifié comme un drame par son père était arrivé. Il ne pouvait être libre, prenait bien conscience de cela. Dix-huit ans, déjà marié et enchaîné, c’était ainsi qu’il le pensait. Son épouse venait de la prestigieuse famille de l’Orage, les Connington. Elle était belle, charmante et avait une intelligence toute trouvée. Mais il ne l’aimait pas. Il la désirait, les premières nuits, mais bien vite la monotonie d’un couple s’installait et il perdait le goût de son épouse. Bien plus encore, quand à l’aube de ses 19 ans, la jeune femme tomba enceinte et neuf mois après, accoucha d’un garçon et d’une fille. Des faux jumeaux, mais dont la préférence du nouveau père allait pour son fils. Il ne le cachait, il le pensait et le disait. S’il partageait régulièrement la couche de sa femme, il partageait celle d’autres femmes ; personne n’était sensé le savoir, mais au final, il était bien peu discret. Il était l'héritier de la famille Baratheon, celui qui dirigerait l’Orage alors pourquoi donc devait-il faire attention ? Son père lui faisait la morale, rappelant qui il était et ce que cela faisait. Mais Daeron n’était pas de ces hommes soumis, non il dominait tout le monde. Pour lui, il devait être le dominant, sinon il ne réussirait pas à relever l’Orage. S’il avait une épouse et des maîtresses, il partageait la couche d’autres hommes dont son amant, celui de sa jeunesse ; ce jeune fermier qui avait succédé à son père et qui fournissait, désormais, officiellement Accalmie. Daeron lui avait offert cette position, pour que sa proximité avec lui ne soit pas soupçonné pourtant, c’était bien le cas. Ils étaient trop souvent ensembles, les rumeurs allaient bon train mais qu’importe, il serait celui qu’il voulait. Il était son amant le plus occasionnel, celui qu’il aimait le plus et cela ne changerait pas. Les années s’écoulaient sans que la vie ne change, car il l’aimait ainsi et lentement, son père tomba malade et mourut. Daeron n’était âgé que de 26 ans, le temps était encore là pour qu’avec la place qu’il allait occuper, il ne relève sa famille qui comptait déjà plusieurs membres. Deux filles et trois filles. Daeron était productif, c’était la blague que lui sortait souvent son amant qui lui, n’avait pas de femme.

C’est donc âgé de 26 ans que le prince Daeron Baratheon hérita d’Accalmie et du rôle de chef de sa famille. Lentement, il utilisa le fond des caisses d’Accalmie pour tenter un coup de maître ; ouvrir une entreprise qui dirigeait plusieurs fermes et devrait produire une grande quantité de nourriture. Financé des gens, pour tenir ces fermes mais il n’était pas un patron exemplaire. Loin de là, car il en demandait beaucoup. Les premières années, tout fut dur. Ses employés se plaignaient, beaucoup trop de travail pour des revenus tout juste suffisantes. La Baratheon’s Compagny serait la plus grande entreprise de production de viande, c’était ce qu’il se disait et qu’il disait, lors de ses discours. Il avait raison ou partiellement raison. Aidé de son amant, dont les connaissances lui étaient utiles, il réussit à lentement engranger de grands bénéfices pour son entreprise qui ne faisait que s’accroitre. Il n’écoutait pas ses conseillers, il n’en avait pas envie et ne les jugeaient pas capables. Le seul qui était apte, c’était bien son amant. Alaric n’était pas bien né, mais il était plus intéressant que bien des hautes personnes. Couplé à la force de meneur de Daeron, ils ne pouvaient que faire un tandem extraordinaire et lentement, Alaric se fit une place dans cette entreprise. Un homme qui s’élevait par sa simple force, se murmurait-il pour ceux qui ne connaissaient pas cette rumeur liant les deux amants. Pour les autres, cela n’était que lié à une histoire de coucherie. Mais cela n’enlevait rien à la réussite de la famille Baratheon, mais malgré cela, ils ne jouissaient pas d’une grande popularité. Accalmie, jadis centre financier, n’était presque plus rien. Il ne demeurait que de maigres entreprises, ainsi que la Baratheon’s Compagny, la seule qui tirait son épingle du jeu. Car Daeron, avec autant de défauts, avait aussi bien des qualités. Il aimait son peuple, à sa façon. Il voulait leur laisser le choix, mais cela ne fonctionnait pas et il s’en rendait lentement compte. L’Orage était pauvre, les seules richesses provenaient de quelques familles seulement avec en tête, la famille Baratheon. Mais ce n’était pas suffisant pour une aussi grande population.

Désormais, le prince et chef de famille fait en sorte de rendre la vie meilleure chez lui et envisage de racheter toutes les entreprises qu’il reste à Accalmie, pour les élever à nouveau. Ses conseillers le juge inconscient, qu’il risque de provoquer la ruine de la Baratheon’s Compagny mais pourtant, sa conception s’était jouée sur un coup de tête. Il avait confiance en lui et comptait bien agir mais un événement inopportun était survenu. Un attentat à la capitale, au Nouveau Donjon Rouge et depuis, il n'y avait plus de nouvelles de la reine : sa tante. On pourrait lui reprocher bien des choses, mais il restait un prince et cela le touchait de près. Il restait un être protecteur, car quiconque touchait sa famille, le touchait lui. Et les revendications du groupe terroriste, les Whitesanders, voulant l'abolition de la monarchie, ne lui plaisait pas. Le système fonctionnait, pas partout mais en majorité. À cause de cela, ses terres, l'Orage, étaient divisés avec une légère partie de la population qui jugeaient la pauvreté dû à la royauté qui ne faisait, selon-eux, rien. Il s'est rendu à Port-Real afin de s'assurer de la santé de la famille royale et prendre des nouvelles.